Grand Prix Paul Gonnand 2019 de la Fondation Taylor à Paris

Habité depuis mon plus jeune âge par ce besoin de créer, j'ai adopté le dessin comme mon premier langage. Cette passion du trait est toujours présente et vivace en moi.

Artiste par nature, j'aime la sonorité des mots, épris de poésie, au point que le métier de graveur-imprimeur s'est présenté à moi comme une évidence. Ce noble art qui allie l'artiste et l'ouvrier.

D'un caractère entier, ma curiosité intellectuelle m'a permis de m'affranchir de diverses technicités que le médium nous impose, la peinture m'a fait découvrir le monde des formes, le trait quant à lui m'a introduit dans la précision, le geste sans concession, sans gomme ni camouflage. J'aborde mon métier par le mouvement de l'imaginaire, par la fluidité du pinceau et la retranscription de sa trace par son empreinte, trait par trait, car l'acte de graver est plus qu'un engagement, il est engendrement par nature.

Ma pensée est très compagnonnique, elle se révèle dans ma transmission lors des stages que j'organise à la demande. La recherche perpétuelle du beau geste qui dévoile le bel ouvrage. J'organise mon métier comme je crée mes livres d'artistes, coucher, graver ou griffer, la matrice témoigne comme la toile de la saisie d'une émotion dans l'espoir de la faire partager.

Par l'abstraction ou la figuration, cette volonté consciente ou inconsciente va conduire le sismographe de ma pensée vers une trace encrée ou peinte.

Créer c'est vivre empreint d'une grande humanité et d'une aptitude à la contemplation, sa génèse prend vie dans la solitude de l'atelier

 

Serge Marzin